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Communication de Didier Chenet - 08/03/2021 | Point de situation

Chers collègues, chers amis,

Comme vous avez pu l’apprendre, la semaine dernière a marqué le lancement des travaux visant à la réouverture des cafés et des restaurants. Nos 4 organisations professionnelles ont d’abord été reçues mercredi 3 mars par la Ministre du travail pour aborder les conditions de l’emploi dans le secteur au préalable de la réouverture. Ce rendez-vous a été l’occasion d’insister sur l’importance de maintenir le dispositif de l’activité partielle sans reste à charge jusqu’à cette date et même au-delà afin de faire face à une reprise dégradée de l’activité notamment pour les hôtels et les traiteurs organisateurs de réceptions.

Ce sujet de la réouverture a surtout donné lieu à 2 heures d’échanges avec le Premier Ministre et certains de ses Ministres (Elisabeth Borne pour le Travail, Alain Griset au titre des PME et Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’État au tourisme) ce vendredi 5 mars 2021.

Lors de ce long entretien, nous avons voulu tirer les enseignements du 1er déconfinement en juin 2020 pour réussir la 2ème réouverture des cafés, restaurants.

Nous avons ainsi rappelé que cette réouverture avait été marquée par la mise en œuvre de règles sanitaires élaborées en concertation avec les professionnels, connues et respectées de tous (comme la distanciation sociale d’un mètre entre les chaises de tables différentes, des tables dont le nombre de convives est limité à 6, le port du masque dans les déplacements et jusqu’à l’arrivée du 1er plat, le traçage des clients avec le cahier de rappel, etc.) dont l’efficacité n’est pas contestée et a même été saluée par le Président de la République. En outre, aucune trace de surcontamination dans les restaurants et les bars n’a jamais été établie à ce jour.

Nous avons aussi souligné les conséquences économiques et financières lourdes de ce protocole sanitaire évoquant tout particulièrement le respect de la distanciation sociale et la limite de 6 convives par table qui restreignent automatiquement la capacité d’accueil des établissements et rendent déficitaire leur exploitation.

Ajouter aux contraintes de déplacement, à l’insécurité sanitaire et aux changements de comportements conséquents, les conditions d’exploitation se sont vite révélées catastrophiques lors du 1er déconfinement.

Nous avons poursuivi en soulignant ô combien la situation avait exigé un accompagnement de l’État dans le cadre d’un plan de relance discuté en Conseil Interministériel du Tourisme et consistant en la poursuite de l’activité partielle sans reste à charge pour les entreprises du secteur HCR jusqu’en décembre 2020, le maintien des exonérations de charges sociales patronales au titre du mois de juin 2020 et l’instauration d’un crédit de cotisation de 20% et le maintien du Fonds de Solidarité jusqu’à la fin de l’année 2020, son accès étant même élargi à des entreprises de plus grande taille.

Nous avons ainsi démontré que les mesures d’accompagnement lors de cette réouverture avaient fait la preuve de leur efficacité dans un contexte de reprise dégradée et contrastée. Il était important de s’en souvenir lors de la prochaine réouverture dont nous avons ensuite tracé les contours.

En 1er lieu, nous avons demandé que la date de réouverture qui sera fixée (et qui devra être respectée) prévoit un délai de prévenance de 3 semaines afin d’informer les professionnels de la prochaine réouverture, de reconstituer les équipes, de les former, d’assurer la remise en route des équipements donnant ainsi les moyens aux entreprises de fonctionner de nouveaux.

Ensuite, nous avons posé 2 préalables à la réouverture des cafés et restaurants :

  • Que la distanciation sociale ne soit pas revue à la hausse au sein des établissements, 1 mètre entre les chaises des clients n’appartenant pas au même groupe étant un maximum.
  • Que le gouvernement renonce à toute idée d’un « passeport vaccinal » à l’entrée des établissements.

Nous avons ensuite présenté les conditions sanitaires d’une 2ème réouverture des cafés et des restaurants réussie :

  • Une réouverture sécurisée reposant sur un protocole sanitaire qui a fait ses preuves et une application Tous Anti Covid placée au cœur d’un dispositif efficace de traçage. Nous travaillons avec Cédric O, Secrétaire d’État chargé de la Transition numérique, à la mise en place d’un QR code à l’entrée des établissements afin que les clients enregistrent leur présence en le flashant au moyen de leur smartphone équipée de cette application.
  • Une réouverture accompagnée par un contrôle renforcé dans les établissements de nature à garantir une concurrence équitable entre les professionnels ainsi que la sécurité de tous ;
  • Une réouverture progressive et pragmatique, adaptée à la situation sanitaire :

Nous avons ainsi proposé une ouverture en 3 phases :

  • la 1ère phase à la fin mars 2021 avec :

- la réouverture des restaurants le midi en semaine à l’occasion du service du déjeuner et utilisation des terrasses.
- et la réouverture des restaurants d’hôtels le soir pour leurs seuls clients.

  • une 2ème phase en avril 2021 marquant le début de la saison (les vacances scolaires s’étalant du 10 avril au 8 mai) avec :

- la réouverture des restaurants pour les 2 services (midi et soir) semaine et week-end.

  • une 3ème phase en juin 2021 avec :

- la réouverture des bars et des discothèques au moyen le cas échéant d’un protocole sanitaire spécifique.

Enfin, nous avons envisagé que la réouverture des cafés et des restaurants intervienne selon la situation sanitaire locale au niveau du département. L’absence de tension sur les services hospitaliers départementaux et de circulation active du virus dans certains départements doit, selon nous, permettre une ouverture des cafés et des restaurants.

Nous avons continué nos explications en indiquant que si la réouverture des cafés et des restaurants devait être organisée d’un point de vue sanitaire, elle doit aussi être accompagnée d’un point de vue économique et financier. Nous avons justifié cette demande par la reprise dégradée d’activité prévisible des établissements à la réouverture (à fortiori si l’activité est limitée au seul service du déjeuner) et la situation catastrophique des établissements après un an de crise et alors que les remboursements des prêts bancaires hors PGE reprennent.

Alain Griset a tenu, à ce sujet, à rappeler les travaux en cours de son côté afin de permettre aux entreprises d’obtenir un nouveau report d’un an de leurs échéances historiques hors covid et abaisser les frais bancaires exigés.

Nous avons ainsi demandé que 3 mesures soient prises dans les semaines encadrant la réouverture et durant tout le temps où des contraintes sanitaires s’imposeront aux établissements :

1- La poursuite de l’activité partielle sans reste à charge après la réouverture pour celles des entreprises qui doivent y recourir afin de permettre à toutes les entreprises du secteur de continuer de recourir à un dispositif d’indemnisation sans reste à charge lors de leur réouverture et jusqu’à la reprise d’une activité non dégradée en raison des mesures sanitaires et de sauvegarder l’emploi… Comme ce fut le cas lors du 1er déconfinement avec le maintien de l’activité partielle jusqu’à la fin de l’année 2020.

2- Le maintien des exonérations de charges sociales patronales et du crédit de cotisation de 20%, pour « baisser le point mort des entreprises » selon l’expression du Président de la République afin de les inciter à une reprise d’activité même dégradée.

3- Et le maintien d’une indemnisation des entreprises sur la base d’un pourcentage du CA ou de l’EBE négatif à définir afin de ne pas condamner les entreprises les plus pénalisées par une reprise dégradée.

Nous avons ajouté qu’à ces mesures d’accompagnement immédiat devront venir s’ajouter les mesures d’un nouveau plan de relance permettant de désendetter les entreprises, de valoriser et de relancer l’activité des hôtels, cafés et restaurants et d’organiser leur futur.

La prochaine réunion de travail consacrée à la réouverture des cafés et des restaurants a été fixée au mardi 16 mars 2021 sous l’égide d’Elisabeth Borne, d’Alain Griset et de Jean-Baptiste Lemoyne. J’y participerai bien évidement afin de fixer au plus vite et au mieux les conditions cette réouverture en termes de dates et de modalités, en particulier sur le protocole sanitaire et l’accompagnement financier des entreprises.

Je continuerai de vous tenir informés.

Très cordialement.

Didier CHENET
Président

Chemin