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La France reconfinée, les bars et restaurants fermés, les hôtels, traiteurs organisateurs de réceptions et discothèques même pas évoqués.

Le Président de la République s’est exprimé hier soir à 20 heures et ses paroles ont eu l’effet d’un coup de massue pour les professionnels de l’hôtellerie-restauration.

Il a expliqué que la pandémie de covid-19 n’est plus sous contrôle, que le virus circule à une vitesse que les pires scénarios n’envisageaient pas. Le pays est « submergé » par l’accélération soudaine de l’épidémie, la France s’apprête à faire face à une 2ème vague plus dure et plus meurtrière que la 1ère.

Après avoir rejeté différents scénarios, le Président de la République a tiré les conséquences de la situation et annoncé la mise en oeuvre d’un nouveau confinement dans la nuit de jeudi à vendredi, à minuit et ce jusqu’au 1er décembre afin de mettre un coup de frein brutal aux contaminations.

Le Président a ajouté qu’un nouvel examen de la situation pouvant entrainer des ajustements dans les mesures de fermeture ou d’ouverture des commerces sera opéré dans 15 jours.

Dans le cadre de ce 2ème confinement, les Etablissements Recevant du Public non indispensables seront fermés, ainsi que les restaurants et bars à partir de ce soir minuit sur tout le térritoire (21h dans les départements où le couvre-feu s’applique).

De façon claire, il s’agit d’un nouveau coup d’arrêt brutal à l’activité de nos établissements, un coup d’arrêt qui risque d’être fatal à nos établissements si les aides ne sont pas à la hauteur de la situation.

Les restaurants vont devoir fermer (sauf vente à emporter et livraison à domicile) y compris ceux installés en dehors des zones d’alerte rejoignant les nombreux bars et toutes les discothèques déjà contraints à la fermeture. Les hôtels vont fermer du fait de l’absence pour de longues semaines des touristes business ou loisirs. Ils enregistrent, comme les traiteurs organisateurs de réceptions frappés par les interdictions de rassemblements y compris à titre privés, les annulations de leurs dernières réservations.

C’est tout le secteur qui se retrouve à l’arrêt pour au moins 4 semaines.

Des aides doivent venir au secours de nos entreprises. Mais si le Président a dit vouloir « protéger notre économie », ajoutant ainsi que celle-ci « ne doit ni s’arrêter ni s’effondrer », les aides annoncées à destination des indépendants et des TPE PME ne sont pas encore précisées.

Nos professionnels sont à bout. Ils n’ont plus confiance dans le respect de la parole du Président de la République. Trop de promesses n’ont pas encore reçues leur décret d’application et pendant ce temps le compteur tourne. Les trésoreries sont exangues et le premier Trimestre de 2021 sera celui de la faillite de milliers d’entreprises confrontées au mur de la dette si le gouvernement ne réagit pas immédiatement.

C’est pourquoi le gouvernement doit agir vite et mettre en œuvre ces mesures en ayant à l’esprit les propos du Président. Car une nouvelle fois celui-ci a répété que le « quoi qu’il en coûte » devait continuer à s’appliquer. Il a évoqué une prise en charge des loyers ainsi qu’une révision du Fonds de Solidarité afin de porter son aide à hauteur de 10 000€ de pertes de chiffre d’affaires.

Ces mesures que le Gouvernement s’apprête à prendre doivent être claires, lisibles et applicables pour Tous les professionnels. Tout le monde doit être sauvé sans distinction de taille, de gouvernance .

Ces mesures doivent être applicables sans délai et s’inscrire dans la durée de la crise que le Président de la République a fixé au moins jusqu’à l’été.

Nous ne voulons plus de mesures prises au coup par coup.

A la politique des petits pas doit succéder une politique qui s’inscrit dans le plan énoncé par le Président hier.

Le politique doit reprendre ses droits sur les technocrates de la calculette.

Oui ces aides vont coûter des milliards d’euros !

Qui en doutent ? Personne !

Alors ne soyons pas frileux, la survie de notre secteur le mérite.

Je m’entretiendrai ce jour avec le gouvernement et notamment le Ministre délégué aux PME que je rencontre ce soir à 20 heures. Comptez sur moi pour lui demander de mettre en œuvre la parole présidentielle et lui rappeler nos demandes indispensables à la survie de nos entreprises encore plus à l’aube d’une nouvelle fermeture pour plusieurs semaines ou plus :

- La prise en charge des pertes d’exploitation causées par cette nouvelle fermeture administrative ou la mise à l’arrêt des établissements comme les hôtels, en l’absence de touristes, par les assurances, qui, cette fois-ci, ne sauraient se défiler en arguant d’une situation inédite. Pourquoi le gouvernement n’obtiendrait-il pas ce que le gouvernement Bavarois a obtenu des assureurs ; à savoir la prise en compte par les assureurs de près de 15 % des pertes d’exploitation ?

Je demanderai aussi au gouvernement d’intervenir auprès des assureurs afin qu’ils cessent de dénoncer « à tour de bras » les contrats de nos professionnels tout en leur proposant de nouveaux contrats, en doublant les primes et effaçant toute possibilité d’indemnisation en cas de pandémie.

- Un accès au Fonds de solidarité pour toutes les entreprises, sans effet de seuil de salariés, ni de condition liée à la forme juridique de l’entreprise ou à l’importance de sa perte de chiffre d’affaires. Ce fonds de solidarité doit venir compenser les charges fixes qui continuent de courir pour nos professionnels (électricité, abonnement…) à hauteur de 10 000 euros par mois ;

- Une solution urgente au problème des loyers, qui doit être déconnectée du Fonds de Solidarité, au moyen d’un crédit d’impôts incitant fortement les bailleurs à abandonner toute ou partie des loyers dus par les professionnels locataires ; L’Etat a bien abandonné pour ces propres locataires 3 mois de loyers !

- Des exonérations de charges sociales patronales pour toutes les entreprises et la reconduction du crédit de cotisation de 20% ;

- Le maintien du dispositif de chômage partiel aux conditions d’indemnisation actuelles, sans reste à charge, CP compris !

- Enfin s’agissant de la réévaluation des fonds propres des entreprises , proposition que nous avons portée dès le mois de Mai 2020 , inclure la possibilité de réévaluer les actifs incorporels (c’est-à-dire nos fonds de commerce et nos marques commerciales). Pourquoi encore a-t-il fallu que l’on supprime cette possibilité pour ces actifs ! Si nous avons des problèmes de loyers c’est bien par ce que nous ne sommes pas propriétaires de nos murs et voulons sauver nos fonds de commerce !

Nos professionnels , vous l’avez compris, doivent avoir accès à ces aides que nous demandons sans relâche et ce jusqu’au terme de cette épidémie et l’arrivée à l’été d’un vaccin selon les espoirs du Président de la République.

Le secteur est dans une crise inédite. Il a déjà perdu plus de 150 000 emplois. La survie des hôtels, cafés, restaurants, discothèques et traiteurs organisateurs de réceptions se joue maintenant.
Le gouvernement doit sans délai rassurer et assurer les professionnels de sa volonté de les aider maintenant.

Jamais je ne me résoudrai à ce que disparaissent des pans entiers de notre secteur !

Jamais je ne renoncerai à sauver le plus petit de l’un d’entre nous !

Très cordialement.

Didier Chenet
Président

Chemin