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Hôtels, Cafés, Restaurants ; une profession en grands risques

Les résultats de l’observatoire des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs réalisée par l’institut I+C pour le GNI portant sur l’activité du premier trimestre 2016 viennent de paraître. Il en ressort qu’en ce début d’année 2016 et malgré une situation économique encore extrêmement fragile en province et plus encore à Paris et en Ile de France, les professionnels du secteur ne désarment pas et misent sur une reprise de l’activité au printemps. Pour le GNI, la détermination dont font preuve les professionnels du secteur pour sortir de la crise doit s’accompagner d’un réel soutien de la part du gouvernement.

Le fort recul de l’activité du secteur HCR en 2015 se confirme au 1er trimestre 2016

La situation de crise de la filière HCR de l’année 2015 persiste début 2016.
En France, le chiffre d’affaires global de la filière HCR recule de 6 % au premier trimestre 2016 comparé à ce même trimestre en 2015. Le rythme annuel d’évolution se détériore à nouveau et avoisine - 4,5% à l’issue de l’hiver.

L’activité de la restauration enregistre encore une baisse de chiffre d’affaires de 7 % en France et de 16 % en Ile de France par rapport au même trimestre en 2015. La quasi-totalité des régions est concernée même si Paris reste la ville la plus sévèrement touchée.

Les traiteurs connaissent aussi à nouveau un recul de leur chiffre d’affaires de 5% au premier trimestre 2016 comparé à celui de 2015, en raison de l’annulation de nombreux événements pour raisons de sécurité.

La situation des hôteliers ne fait pas exception au reste du secteur et, au premier trimestre 2016, la baisse de leur chiffre d’affaires atteint 4,5% sur l’ensemble de la France et 8, 5% en Ile de France, à un an d’intervalle. Les trois régions Hauts-de-France, l’Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne et le Centre, jusqu’alors relativement épargnées, font dorénavant face à d’importantes difficultés.

L’activité des débits de boisson continue de se détériorer après une très mauvaise fin d’année 2015. En effet, en France les cafés-bars enregistrent un recul de 6,5% et de 5,5% dans les brasseries au premier trimestre 2016 comparé au premier trimestre 2015.

La baisse du chiffre d’affaires atteint 16, 5% dans la capitale en ce début d’année comparé à la même période en 2015, cette nouvelle baisse fait suite à celle déjà très importante, enregistrée en fin d’année 2016.

Baisse de fréquentation, baisse du ticket moyen, problèmes de trésorerie ; il faut agir vite !

A la baisse de fréquentation des derniers mois est venue s’ajouter la baisse du ticket moyen dans l’ensemble du secteur HCR engendrant d’importantes baisses de chiffres d’affaires. Alors que le ticket moyen restait stable en fin d’année dernière, il est aujourd’hui en baisse pour plus d’un tiers des restaurateurs. Il en est de même pour un tiers des responsables des débits de boissons. Une situation encore plus préoccupante pour les hôteliers pour qui la réduction du ticket moyen, marquée depuis la dernière saison estivale, a perduré cet hiver.

La trésorerie des professionnels de la filière, déjà très fragilisée en fin d’année 2015, est aujourd’hui devenue critique. Plus de quatre restaurateurs sur dix accusent une dégradation de l’évolution de la trésorerie, les hôteliers le déplorent également dans les mêmes proportions tandis que les professionnels des débits de boissons sont près de cinq sur dix à voir cet indicateur se dégrader.

Le GNI s’est très fortement mobilisé aux lendemains des attentats de novembre 2015 pour obtenir du gouvernement des mesures en faveur des entreprises en difficulté et n’avait de cesse, depuis, d’alerter le gouvernement sur les problèmes de trésorerie que ne manqueraient pas de rencontrer les professionnels à moyen terme. Après plusieurs mois d’activité en berne, les difficultés de trésorerie sont une réalité pour de nombreux professionnels. Aussi, le GNI a de nouveau fait part de l’insuffisance des mesures proposées aux professionnels lors de la réunion de la cellule de continuité économique de mars dernier. En effet, en proposant aux entreprises non pas de véritables aides mais simplement un échelonnement des créances, les professionnels ne peuvent enrayer la dégradation de la trésorerie.

Pour le GNI, il faut aller plus loin pour soutenir les professionnels du secteur, arrêter de leur imposer sans cesse de nouvelles obligations et rétablir au plus vite une concurrence saine et équitable entre tous les acteurs de la restauration et de l’hébergement touristique. En effet, le gouvernement doit s’atteler à la régulation de l’économie dite collaborative qui, aujourd’hui,qui s’apparente le plus souvent à une économie clandestine.

Les professionnels du secteur misent pour une sortie de crise au printemps

Quatre professionnels sur dix comptent sur une reprise de leur activité au printemps et ce, malgré un calendrier peu favorable, les 1er et 8 mai tombant un dimanche. Près de la moitié des restaurateurs envisagent une reprise à court terme tout comme les traiteurs dont le bon remplissage de leurs carnets de commandes leur redonne confiance pour les prochains mois. Au vu des réservations enregistrées pour le printemps, quatre professionnels de l’hôtellerie sur dix comptent également sur un redressement à l’exception du Centre et de l’Ile de France où les professionnels restent inquiets. Ils sont 31 % chez les professionnels des débits de boissons à aussi envisager une sortir de crise à cette période.

Alors que fin 2015, un nombre marginal d’entreprises envisageait de recruter du personnel, cette perspective de redressement économique de leur activité, les professionnels se montrent plus enclin à recruter tant pour leurs effectifs permanents que saisonniers.

Les prévisions d’embauche dans la restauration s’élèvent à 31% d’emplois saisonniers et 12 % d’emplois permanents, à 38% d’emplois saisonniers et 8 % d’emplois permanents dans l’hôtellerie, les prévisions sont légèrement inférieures concernant les débits de boissons avec 21% d’emplois saisonniers et 3 % d’emplois permanents.

Pour Didier Chenet, président du GNI, ” ces chiffres démontrent une nouvelle fois que nos professionnels, même fortement touchés par la crise et la concurrence déloyale des nouveaux acteurs de l’économie dite collaborative, mettent tout en œuvre pour garantir la qualité de l’accueil et des services offerts à leur clientèle. Le gouvernement doit prendre la mesure de leur détermination et les aider à maintenir les emplois et en créer de nouveaux. Il est temps pour le gouvernement de s’atteler à la réforme du code du travail et de trouver de vraies solutions pour libérer le travail, pour lever les freins au recrutement sans remettre en cause le modèle économique du tourisme en France et embaucher encore davantage en renonçant notamment à la taxation des CDD, indispensables à l’activité saisonnière du tourisme. ”

Chemin